Le service Mobil Actif, qui existe depuis quinze ans à Nozay, est lancé à Saint-Herblain depuis février. Il propose une location de scooters à prix réduit pour les personnes en situation précaire.
« Qui veut aller loin ménage sa monture », écrivait Racine, dans Les plaideurs. Mais quand on cherche du boulot et qu’on n’a pas beaucoup de sous, une monture, il est déjà compliqué d’en posséder une. Pour que les difficultés de déplacement ne soient pas un frein à l’emploi, l’association les Eaux vives, soutenue par plusieurs partenaires (1), a lancé, depuis février, à Saint-Herblain, le service Mobil actif. Dans l’ancienne gare désaffectée de Basse-Indre, dix scooters, cinq à essence et cinq électriques, sont proposés à la location, 2,50 € par jour, pour un forfait journalier de 40 km. « Rapidement, nous visons la vingtaine de véhicules », espère Arnaud Martin, chef du pôle Nord Loire des Eaux vives.
Dans une agglomération où le tram et le bus quadrillent l’espace, à qui s’adresse Mobil actif ? « Il y a beaucoup de secteurs d’activités avec des horaires atypiques ou de nuit : le service à la personne, l’usine ou le bâtiment. Quand vous avez rendez-vous à Carquefou pour aller en camion sur un chantier à Couëron à 6 h du matin, c’est compliqué de trouver un bus », observe Arnaud Martin.
Déjà à Nozay il y a quinze ans
Pour le moment balbutiante, avec une poignée de bénéficiaires, Mobil actif s’appuie sur une solide expérience, avec une première antenne, créée il y a quinze ans, à Nozay, entre Nantes et Châteaubriant. « Dans ce secteur géographique, les problèmes de déplacement sont flagrants, remarque Arnaud Martin. Nous avons une trentaine de véhicules et en 2021, nous avons accompagné 70 bénéficiaires, principalement des mères célibataires. »
Dans le Nord Loire, l’association vise plutôt les jeunes, mais aussi les travailleurs étrangers avec une carte de séjour ou encore des réfugiés ukrainiens. « Même si Mobil actif ne fait pas du travail social, nous pouvons aussi orienter vers les services compétents », indique le chef de pôle. Un contrat de location se fait d’ailleurs au maximum pour quinze jours. « Cela nous permet de vérifier l’état de l’engin et de faire le point sur la situation de nos bénéficiaires », souligne Arnaud Martin.
En deux mois, Mobil actif peine encore à séduire. L’une des raisons ? Peut-être la caution de 300 €, pas facile à sortir quand on débute avec des petits contrats. « Des jeunes ont eu des difficultés à réunir l’argent, qui n’est pas encaissé. Sur notre antenne de Nozay, ce sont les missions locales qui se portent garantes : on aimerait pouvoir dupliquer le principe à Saint-Herblain », espère Arnaud Martin.
Avec un accès un peu ardu au niveau de l’ancienne gare, Mobil actif compte développer la signalisation mais aussi lancer un site Internet dans les prochains mois.
Quelles conditions pour Mobil actif ?
Pour bénéficier de Mobil actif, les demandeurs, âgés d’au moins 16 ans, doivent attester d’un motif de déplacement (travail, formation…) et justifier de faibles revenus. Le Brevet de sécurité routière (BSR, catégorie AM) ou un permis de conduire B est nécessaire pour les personnes nées en 1988 ou après. Le prix du kilomètre supplémentaire est facturé 0,25 € au-delà du forfait journalier de 40 km.
(1) L’État à travers le plan France Relance, Job4mi/Fondation Vinci, le conseil départemental, Nantes Métropole, la ville de Saint-Herblain et la Région ont financé le projet à hauteur de 130 000 €.
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